Dans la suite de ses élections
départementales,
l’ordre des médecins se tire une balle dans le
pied !
Depuis près de 78 ans (la naissance de l’ordre des médecins remontant au 7 oct. 1940), il suffit d’attendre patiemment pour avoir plusieurs fois par an quelques affaires illustrant le « désordre » de cette institution. La dernière en date concerne les élections des conseils ordinaux départementaux qui se sont tenues début 2018 ; elles étaient organisées pour renouveler par moitié ces instances, les élu-e-s ayant un mandat de 6 ans. Sous la pression extérieure des pouvoirs publics (cf ordonnance du 16 février 2017), ces élections se sont déroulées selon de nouvelles règles : la parité femme-homme des élu-e-s est devenue obligatoire et met fin au sexisme ordinal pratiqué depuis ses origines à l’égard des femmes…alors qu’elles représentent quasiment la moitié des médecins. La nouvelle règlementation a imposé également une limite d’âge aux candidats (70 ans) et a permis un rajeunissement que l’institution ne pratiquait pas spontanément, atteinte de gérontocratie chronique.
Le but était de
donner une image plus moderniste inaugurant une ère nouvelle
pour cet ordre qui se prétend novateur… tout en continuant de ne
publier aucun pourcentage électoral, l’abstention des médecins
restant toujours massive, aux environs de 70% en moyenne !
(chiffres à vérifier auprès des ordres départementaux qui, sous
la contrainte, livrent parfois le procès verbal des élections… !)
Patatras ! Nous venons
d’apprendre que :
- le conseil départemental des
médecins de Haute Garonne avait fait un recours en annulation
devant le Conseil d’Etat, entre autres pour cette limite d’âge ;
- le conseil régional des
médecins de Midi-Pyrénées lui avait emboité le pas ;
- le Conseil d’Etat a décidé
d’annuler cette limite d’âge (cf décision du 25 mai 2018).
Parmi
les premières réactions des candidats potentiels exclus, le Dr
Albert Roche ( ex-président de l’ordre départemental des médecins
de gironde et atteint par cette limite d’âge) se félicite de
cette décision le 6 juin dans les colonnes du Quotidien du Médecin :
« Il est important que les médecins connaissent cette
décision. Que ceux qui ne pouvaient pas se présenter puissent le
faire et que les élections déjà faites soient réorganisées »…
…il nous semble utile de
préciser, qu’au-delà de son appétence présidentielle qui ne
faiblit pas avec les années, son ex - indemnité annuelle
forfaitaire de 45.000 euros pour cette présidence ordinale
départementale (hors indemnisations ponctuelles) lui occasionne dès
cette année 2018 un manque à gagner non négligeable… !
Il nous semble donc
utile d’insister publiquement sur ce nouveau dossier ; il est
à verser au bilan historique de ces institutions ordinales,
authentiques syndicats obligatoires et juridictions d’exception qui
montrent quotidiennement leur nocivité… alors que nos dirigeants
politiques nouveaux s’apprêtent à leur donner encore plus de
pouvoirs… !
Signé: Le Bureau du MIOP du 11/06/2018
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