par Eric Chauveau.
Condamné pour détention d’images pédo-pornographiques en 2005, Joël Le Scouarnec a continué d’exercer jusqu’en 2017.
Comme le révélait « Sud Ouest » en février 2019, le chirurgien Joël Le Scouarnec, soupçonné de plusieurs viols et agressions sexuelles sur mineurs, avait été condamné en novembre 2005 à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images à caractère pédopornographique entre mars 2002 et décembre 2003. On sait aujourd’hui que cette condamnation était connue de l’Ordre des médecins et de la Ddass, ce qui ne l’a pas empêché de continuer d’exercer jusqu’en 2017.
À la suite de la condamnation de 2005, il a en effet été signalé à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) du Finistère. C’est le conseil de l’ordre des médecins du Finistère, département où a travaillé le docteur, qui a « fait connaître cette situation à la Ddass qui n’a apparemment pas réagi », a assuré, à FranceInfo, Pascal Revolat, président du Conseil de l’Ordre des médecins de Charente-Maritime.
« Je peux parler de ce qui s’est passé au Conseil de l’Ordre de Charente-Maritime. Pour toute inscription ou transfert [d’un médecin dans notre département], nous consultons le casier judiciaire. Cette condamnation [pour détention d’images pédopornographiques] était connue, sauf que la justice avait pris une décision qui n’ordonnait aucune suspension », indique Pascal Revolat. Et d’ajouter qu’il y avait eu « un entretien entre le président du Conseil de l’Ordre de Charente-Maritime et ce médecin. Ensuite, en séance plénière, le Conseil a décidé qu’il n’était pas justifié d’aller au-delà, sachant que la justice ne l’avait pas suspendu ».
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Pas d’obligation de soins
La peine infligée au médecin l’avait été par le tribunal correctionnel de Vannes (Morbihan), ville où le praticien exerçait alors à l’hôpital. Le praticien, né en 1950, avait exercé d’abord, en Touraine, à Loches, à hôpital et au sein d’une clinique de 1984 à 1989. Il exerce en Bretagne de 1994 à 2003 à Vannes Sacré Coeur, de 2002 à 2004 à Lorient, puis à Quimperlé de 2004 à 2008. Pour finalement prendre un poste à l’hôpital de Jonzac en 2008 et jusqu’en 2017.
« Avec cette condamnation en 2005, il n’y a pas eu d’obligation de soins », indiquait, en février dernier, Me Thibault Kurzawa, l’avocat saintais du médecin, en détention provisoire de mai 2017 à la suite de sa mise en examen pour deux viols et deux agressions sexuelles (ce dossier fera l’objet d’un procès devant les assises de Saintes, sans doute début 2020 ).
L’avocat se demandait alors si une telle obligation n’aurait pas pu permettre d’éviter les agissements sur une fillette jonzacaise, sa voisine de domicile. Domicile où les gendarmes retrouvaient de sinistres carnets contenant le récit (réel ou fantasmé ?) de 150 agressions sexuelles et 50 viols sur des patients et un attirail d’objets à caractère sexuel. Ce deuxième volet de l’affaire Le Scouarnec fait toujours l’objet d’une enquête préliminaire de la gendarmerie.
Journal LA CHARENTE LIBRE :
Article publié le 26 août 2019 à 23h17, modifié le28 août 2019 :
Le Dr Le Scouarnec a officié à l’hôpital de Jonzac entre 2008 et 2017. Il est incarcéré depuis cette date.
En 2008, Joël Le Scouarnec a de nouveau changé de département pour venir travailler à Jonzac. Et l’Ordre des médecins de Charente-Maritime était au courant de la condamnation de 2005 du chirurgien. C’est ce qu’indiquait vendredi Pascal Revolat à France Info.
« Il y a eu un entretien entre le président du conseil de l’Ordre de Charente-Maritime et ce médecin. Ensuite, en séance plénière, le conseil a décidé qu’il n’était pas justifié d’aller au-delà, sachant que la justice ne l’avait pas suspendu. À l’époque, ce n’était pas du tout les faits actuels qui étaient en cause, il s’agissait de détention d’une image pédo-pornographique. »
Pascal Revolat précise également que jusqu’en 2009, les médecins hospitaliers étaient sous l’autorité des Direction départementale des affaires sanitaires et sociales.
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